Biographie Parcours |
|
Biographie | |
Etienne
Boulanger est né à Longeville-lès-Metz, France, en
1976 et décédé à New York, U.S.A., en 2008.
Il a développé un travail artistique basé sur la réappropriation de zones transitoires en opérant des interventions parasites et furtives dans l’environnement urbain, et des installations éphémères dans des galeries ou des institutions. Artiste nomade, il arpente les villes emblématiques de la métropolisation, telles Berlin, Pékin, Shanghai, Tokyo ou New York. Il y repère interstices, friches, et espaces résiduels pour les investir par une habile stratégie de camouflage. Ses œuvres, réalisées in situ, ne se situent pas dans une logique de reproduction ou de production d’objet : par des interventions temporaires et des occupations clandestines de ces lieux, il tend à poser un regard critique sur notre environnement, en s’adressant par un activisme discret aux autres usagers de ces espaces. Etienne Boulanger utilisait par ailleurs un grand nombre de médias pour garder trace de son travail, du repérage au résultat de ses actions : la photographie, les diapositives et la vidéo mais aussi photocopies, dessins, plans, cartes et autres écrits qu’il présentait lors d’expositions sous formes de dispositifs d’archivage. Cette documentation, issue d’une démarche programmatique mais non figée, était considérée par l‘artiste comme une base de donnée évolutive, le compte-rendu d’un processus, à l’image des villes en perpétuelle mutation. |
|
2008 2007
2006 2005
2004 2003 2002
2008
2007
2005 2003 2002
2001
2008
2007 2005/06 2004
2001
|
|
Parcours | |
L'art d'Etienne Boulanger
s'élabore à partir d'une discipline noble et laborieuse
dans laquelle il s'engage à corps perdu. C'est pétri d'une
certitude sans faille que l'artiste construit son oeuvre jour après
jour, du matin jusqu'au soir, les mains dans l'enduit, le nez dans la
poussière. C'est empli de cette certitude de toucher au milieu
des centres urbains du monde quelque chose d'essentiel, qu'il déambule,
bâtit et vit pleinement sa vie. Pour façonner son art. Toujours. Etienne Boulanger se bat contre la standardisation de nos existences, il lutte contre la rationalisation, la marchandisation, contre le pouvoir diffus, contre l'autorité. Il défend avec ferveur la différence, l'alternative, la révolte, la clandestinité, la liberté. A bien y regarder, Etienne Boulanger c'est l'infini potentiel de subversion. Ses oeuvres disent l'acuité de son regard sur les circonvolutions de notre société, elles sont un signal bienveillant adressé à la trivialité de nos vies. L'ambition de ses oeuvres, de ses interventions, repose sur une méthode éprouvée: quadriller, observer, élaborer, intervenir, et parfois habiter. A cette méthode s'ajoutent l'exigence, l'adaptation, l'investissement. En 2001, après
avoir obtenu son diplôme à l'école des Beaux Arts
de Nancy, Etienne Boulanger s'exile à Berlin, il y reste deux ans.
Le temps de mettre en oeuvre un projet aussi fou qu'ambitieux: Plug
in Berlin. L'intérêt que porte Etienne Boulanger pour les grandes mutations urbaines, l'entraine vers la Chine, en 2004, quatre ans avant que le monde ait les yeux braqués sur Pékin, il explore déjà la capitale chinoise pour s'intéresser aux plans de destructions de quartiers populaires, aux systèmes de surveillances des chantiers des sites olympiques, et à la bouillonnante circulation de cette ville portées par ses flux. Les interventions qu'il réalise en Chine, jouent le jeu du parasitage, d'une contestation qui tente non pas d'empêcher un processus irréversible mais de le contraindre symboliquement. Un geste. Un empilement de parpaings. Une bâche tirée. Une circulation déviée. Ou arrêtée. Un quartier fermé. Fortifié. Protégé. En 2005, de retour en France pour quelques mois, Etienne Boulanger s'investit pleinement dans plusieurs projets dont une exposition personnelle à la galerie Interface de Dijon. Enfermé dans cette galerie, lui qui a l'habitude des explorations urbaines, des interventions pirates et de l'espace public, il s'engage dans un processus d'« annulation d'espace ». Durant plusieurs semaines, Etienne Boulanger élève plus de trente mètres de cloisons, jusqu'à ce que l'espace devienne mutique, aveugle, muet. Puis avec méthode, il éventre ces murs pour y dessiner un passage, il les transperce, met à terre sans état d'âme ce que chacun aurait pris pour la valeur de son travail, il dessine un paysage de ruine. En 2006, malgré un genou en convalescence suite à un accident lors du montage à Dijon, Etienne Boulanger termine la résidence qu'il avait entamé en 2005 avec le Frac Alsace et le Frac Lorraine. Il travaille alors sur la frontière, sur la présence des forces du pouvoir qui s'exercent dans ces zones de l'espace Schengen censément libérées de contrôle. Puis il repart à Pékin pour plusieurs mois. En 2007, il revient
en France, à Orléans pour une résidence à
Mixar. Il y bâtit alors un ensemble d'oeuvres insolantes et subversives
qui viennent s'emboiter exactement aux sculptures des commandes publiques
qui jalonnent le tracé du tramway. Il délimite ici son territoire,
prend sa place, sans complexe. En regard du foisonnement
de sa jeune carrière, Etienne Boulanger reçoit en 2007 le
prestigieux Edward Steichen Award. Ce prix qui l'entrainera alors en 2008
à New-York, pour 6 mois, au ISCP, International Studio and Curatorial
Program. La carrière d'Etienne Boulanger en était là, déjà prise dans une trajectoire, dans une énergie. Sa vie et son art, tout était encore devant lui. C'était pour nous une sorte d'évidence. Nous n'avions pas de doute, nous avions des projets, nous étions prêts... |
|